CONFÉRENCE AU MUSÉE SOULAGES : « Ces graveurs que nous aimons » – Un hommage à André Stengele
Rodez
Jardin du Foirail, avenue Victor Hugo, Rodez
Descriptif
Mercredi 3 décembre 2025 à 18 h 30 – auditorium du musée Soulages
Ces graveurs que nous aimons
(Un hommage à André Stengele)
Conférence de Benoît Decron
André Stengele (1952-2025) nous a quittés récemment, en septembre. Installé depuis plus de vingt ans en Aveyron (à Flagnac), c’était un graveur de haute inspiration, bois gravé (la xylographie), lithographie, taille douce, plexiglas, linogravure, etc. Il avait installé un grand atelier à Flagnac, avec son compère Laurent Nicolaï, et travaillait avec notamment ses « élèves » Régine et Alain. L’enseignement de Stengele était aussi anar que précis, rigoureux.
André Stengele venait d’une famille de Bruxelles, un père critique musical dans un grand quotidien belge. Travailleur social, psychologue, organisateur, il s’engagea ardemment dans l’assistance aux plus pauvres, aux plus isolés. André Stengele eut au cœur toute sa vie cette sensibilité à l’injustice. En même temps, il se formait à la gravure : son maître fut le peintre expressionniste et abstrait Gustave Marchoul (1924-2015) qui lui enseigna toutes les techniques à l’école renommée de La Cambre : remarquablement doué, il en maîtrisait toutes les techniques, l’eau forte, le vernis mou, l’aquatinte, la pointe sèche, le bois gravé. Après Marchoul, Stengele fréquenta Serge Vandercam (1924-2005) et les CoBrA. Vandercam était peintre, photographe et graveur, également auteur. Un poète expérimental. André Stengele a beaucoup produit, relativement peu montré,
Dans ce melting-pot avançait André Stengele, comme un artiste discret, extrêmement cultivé, sans aucun doute un inventeur. Nous pouvons parler d’un monde en soi : la Belgique est un pays béni pour l’épanouissement des talents originaux, pour enflammer l’imagination. Stengele aimait citer Georges Didi-Huberman à propos de l’acte créatif : » Ce qui me regarde dans ce que je vois ». Son œuvre peint (gouaches et aquarelles) et colorié (pastels secs, crayons de couleur), ses dessins au fusain, ses gravures et estampes, sont à nos yeux une quasi découverte : des années 50 à 2025, il a rangé ces séries dans son atelier, L’univers d’André Stengele se tient entre Franz Kafka (Alfred Kubin son double graphique) et Victor Brauner, entre Roland Topor (fer de lance du groupe Panique) et Jean-Henri Fabre, Il passe l’humour noir à la couleur et passe les mots au défoliant… Il encre ses plaques avec l’encre du mauvais esprit, fouette avec les couleurs, dessine au fil du rasoir, comme avec des moufles, Stengele est un grand admirateur d’Henri Michaux,
L’humanité d’André Stengele, est étrange, inquiétante comme dilettante. Tout lui fait ventre, les oiseaux, les bouquets, les paysages, le sport, des insectes, des grenouilles, des gnomes, des fantômes… Des poussins -hargneux-, des crucifix, des pénitents, des poulpes, des nus… Ici le fantastique jamais ne se départit du réel.
En cours d’inventaire, son œuvre rare gagnera prochainement les collections d’art graphique de quelques musées de référence. Sa bibliothèque (histoire de l’art, monographies, esthétique, techniques…) est léguée au musée Soulages.
La conférence, après une courte présentation du graveur et du dessinateur, avec quelques exemples, sera essentiellement consacrée à un projet que nous avions à cœur, André Stengele et moi et que nous devions faire en duo : ces graveursque nous aimons.Il avait dressé une liste internationale de onze noms, Norman Ackroyd, George Ball (Atelier 17), Jacques Clauzel, Alexandre Cozens, Jean Dubuffet, Reinhoud d’Haese, Käthe Kollwitz, Teckla McNemey, Anne-Marie Pacheco, Susan Rothenberg, Gerd Winner auxquels j’ajoute Henri Michaux, Félicien Rops et Roland Topor. Se composera alors un panorama intellectuel et plastique singulier.
Cette conférence est organisée avec les amis d’André Stengele autour de sa sœur Lizzie, de Cati Espinasse et de la communauté de Flagnac, Recommande-moi à la nuit, une édition limitée d’un livre d’artiste, bois gravés d’André Stengele et poème de Jean-Yves Tayac sort cette fin d’année (30 exemplaires). Les tirages et l’impression sont assurés par Régine Masclez et Alain Delmas.
Les conférences du musée sont organisées avec le soutien des amis du musée Soulages.
À l’auditorium du musée Soulages – gratuit – sur réservation.
Ouverture
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le 03 décembre 2025
Localisation
Jardin du Foirail, avenue Victor Hugo, Rodez
Lat. 44° 21′ 6.84″ – Lon. 2° 34′ 5.16″

